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Regard sur

Entretien avec Florence Deprest, vice-présidente chargée du Campus Condorcet

Quand et comment le projet du centre La Chapelle sur le Campus Condorcet est-il né ?  

Le projet d’un centre de l’université à la porte de la Chapelle pour y installer nos étudiants de licence remonte à la fin des années 2000. Il a vu le jour en même temps que celui d’un campus de recherche en sciences humaines et sociales (SHS) à Aubervilliers. C’est de la convergence des besoins exprimés par plusieurs grands établissements franciliens spécialisés dans les SHS, pour répondre aux défis pédagogiques, scientifiques et numériques du XXIe siècle, qu’est né le Campus Condorcet en 2009. De son côté, la Ville de Paris a manifesté dès 2012 sa volonté de participer à ce vaste projet, en acquérant et mettant à disposition des terrains de l’ancienne gare Dubois dans le 18e arrondissement. C’est cette parcelle qui a été choisie pour les besoins de notre université pour l’enseignement en SHS.

En quoi ce nouveau site répond-il à un besoin identifié à Paris 1 Panthéon-Sorbonne ?  

L’expression des besoins s’est faite entre 2015 et 2016, et les équipes de l’université avaient déjà bien conscience du manque d’espace pour les formations et pour la vie de campus. L’augmentation des capacités d’accueil depuis les années 1990 a créé une pression de moins en moins soutenable sur nos sites qui ne bénéficiaient d’aucune possibilité d’extension du fait de leur localisation dans l’hypercentre parisien. Ces mêmes constats ont été à l’origine du projet de la réhabilitation de la caserne Lourcine en campus universitaire. Cependant, le centre La Chapelle est un projet deux fois plus grand, équivalent en surface au centre Pierre-Mendès-France (PMF). Les défauts originels de ce dernier étaient bien identifiés, notamment l’absence d’espace de restauration, et l’étroitesse des espaces extérieurs accrue par la fermeture des terrasses. La qualité de la vie de campus pour les étudiants et les personnels a donc été un élément central du projet La Chapelle.  

Quelles formations sont concernées par l’installation sur le nouveau site ?  

Le site ouvrira à la rentrée universitaire de septembre 2025. À Paris 1 Panthéon-Sorbonne, les deux premières années de licence d’histoire, d’histoire de l’art et d’archéologie, de géographie et de philosophie sont intégrées dans un service unique qui gère la scolarité des 3 500 étudiants inscrits dans ces disciplines. Dès l’origine, le projet a concerné cette scolarité des sciences humaines, implantée sur le centre Pierre-Mendès-France. L’Institut de démographie de l’université de Paris (IDUP), implanté aussi à PMF depuis 1973, s’y installera en totalité, et l’UFR de géographie pour les niveaux Master 1. Ce rapprochement des étudiants, y compris de premier cycle, avec l’environnement de la recherche et nos laboratoires qui sont implantés sur le Campus d’Aubervilliers depuis 2019, est une marque d’excellence de nos formations.

Un campus tel que celui-ci peut-il, selon vous, être perçu comme un campus d’avenir ancré dans son territoire ?  

Le site de la porte de La Chapelle est lié au projet du Campus Condorcet qui, dès l’origine, a été conçu comme un campus en sciences humaines et sociales, ouvert sur la ville. Sa configuration a été pensée pour que la Maison de la vie étudiante de la Ville de Paris, la bibliothèque universitaire de premier cycle et un amphithéâtre de 300 places équipé pour des événements culturels restent toujours accessibles hors des périodes d’ouverture dédiées aux enseignements. L’amphithéâtre 300 offrira ainsi un espace supplémentaire pour développer les actions de notre université en matière de médiation scientifique vers des publics non académiques, en complémentarité avec le site d’Aubervilliers. Ces différentes fonctionnalités en feront donc un bâtiment universitaire inscrit dans l’animation de la vie urbaine au nord de la métropole parisienne et dans la dynamique du Grand Paris.  

Quelles sont les prochaines étapes ?

Les mois qui nous restent avant l’ouverture du centre en septembre 2025 vont être intenses. De nombreux dossiers doivent aboutir afin que nous puissions sereinement prendre en main le bâtiment à la fin du mois de mai, et le meubler pour l'ouverture à la prochaine rentrée universitaire. Tout au long de cette période, nous continuerons d'aller à la rencontre des personnels, étudiants et futurs étudiants pour les informer sur cette installation et son importance pour notre établissement. 20 000 m2 en plus, c'est comme si nous recevions un équivalent du centre Pierre-Mendès-France en plus. Cela va avoir des conséquences sur notre organisation et ouvrir des perspectives, notamment en matière de qualité de la vie étudiante à l'échelle de toute l'université. Cela va permettre aussi d’envisager des transformations du site de PMF où resteront des milliers d’étudiants en économie, en gestion et informatique. La construction d’un projet pour la vie de campus est une partie du chantier à venir.

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